
Certaines personnes sont des puits de connaissances, mais ne savent pas toujours comment les utiliser. Elles ont emmagasiné beaucoup de savoirs, mais n'en font rien, car elles ne savent pas comment les mobiliser, les mettre en pratique. Elles manquent de savoir-faire. Il existe également des personnes douées, compétentes dans leur domaine d'expertise, dont le savoir-faire est avéré, mais dont le travail et les talents ne sont que peu reconnus, ou peu valorisés. On ne vient pas vers elles, on ne les sollicite pas, elles ne sont pas mises en avant. Ces personnes manquent peut-être du savoir-être que leur entourage attend implicitement d'elles. Et il en est d'autres, qui parfois, à compétences équivalentes, voire moindres, se voient confier des responsabilités, que l'on vient chercher pour de nouveaux projets, des avis, des conseils. Ces personnes brillent probablement par leur savoir-être, et il y a fort à parier pour que leurs connaissances et leurs capacités opérationnelles soient à la hauteur de leur attitude prometteuse.
Partons à la découverte de ce trio gagnant « Savoirs, Savoir-faire et Savoir-être »
Les savoirs :
Nos savoirs sont nos connaissances théoriques. Il s'agit du cumul d'informations que nous avons acquises jusqu'alors. C'est la somme de ce que nous avons appris et retenu, une sorte d'encyclopédie interne et personnelle. Nos savoirs sont en constante évolution, nous apprenons, désapprenons, réapprenons, nous ajustons, revisitons, et parfois même nous abandonnons un savoir lorsque nous l'estimons invalidé par les nouvelles informations ou les nouvelles expériences acquises.
Le savoir se puise un peu partout : dans les lectures, les études, les discussions, les échanges, les expériences.
Le savoir-faire :
Il s'agit de nos expertises, de notre technicité. Nos savoir-faire sont nos compétences pratiques, techniques. Elles s'appuient sur nos connaissances théoriques et s'étayent au fur et à mesure de la pratique, par l'expérience. Elles peuvent s'illustrer dans le domaine professionnel aussi bien que dans le domaine personnel. Les artisan.ne.s, musicien.ne.s, artistes en tout genre, chirurgien.ne.s, infirmier.e.s, cuisinier.e.s s'illustrent particulièrement par leurs savoir-faire techniques. Cependant, une personne dont ce n'est pas le métier peut tout à fait être reconnue pour ses compétences en couture, bricolage, massage, rédaction etc.
Le savoir-faire peut s’acquérir de manière académique ou non, de manière autodidacte ou par enseignement pratique, de manière moins formelle par mimétisme. Dans tous les cas, il se développe avec la pratique.
Le savoir-être :
Le savoir-être est moins formel, car il fait appel à notre relationnel, notre comportement. Il s'agit aussi de nos capacités d'adaptation à notre environnement, aux situations et à nos interlocuteurs. Cela est en lien avec notre personnalité. Un savoir-être adapté à notre profession nous permet d'adopter la posture professionnelle adéquate, c'est à dire celle qui nous permettra d'être efficient.e et crédible. Bien souvent la posture adéquate correspond aussi à celle que les autres (clients, collègues, partenaires, encadrants etc.) attendent de nous.
En effet, c'est de notre savoir-être que va émerger notre capacité à convaincre, à inspirer confiance, à entretenir de bons rapports avec nos collaboratrices et collaborateurs. C'est grâce à notre savoir-être que nous pouvons faire preuve d'un esprit d'équipe, d'initiative le cas échéant, de persévérance, de discernement, de conciliation, d'intégrité, de motivation etc. Si Vous postulez pour un nouvel emploi ou une promotion, à CV équivalents, c'est votre savoir-être qui fera la différence.
Acquérir un savoir-être :
Cette série de dispositions comportementales, relationnelles, et même émotionnelles, qui constituent le savoir-être, ne s'enseignent que peu dans les cursus d'apprentissages. Lors de nos études, nous apprenons surtout des théories, puis nous pouvons éventuellement les mettre en pratique, nous devenons alors opérationnel.le.s, mais le savoir-être ne se transmet que rarement de manière systématique et même académique. Il peut cependant s’acquérir, et ce de différentes manières.
D'une façon plutôt formelle, nous pouvons nous entourer de mentors, ou rencontrer des rôles-modèles qui nous indiqueront les comportements à adopter, les dispositions à entretenir, l'état d'esprit à développer. Nous pouvons aussi, à l'aide d'humilité, d'auto-analyse et de sens critique, observer les personnes qui nous inspirent par leurs réussites, leur façon d'être, et s'entraîner à agir dans ce sens. Cela demande beaucoup d'écoute et d'observation, ainsi qu'une grande réflexivité.
Aujourd'hui on peut trouver nombre d'ouvrages et de podcast sur l'entrepreneuriat ou d'autres thématiques, partageant expériences et conseils. Cela peut s'apparenter à une forme de mentorat.
Quoique nous sachions faire, quoique nous fassions, il est essentiel, pour nous et pour les autres, que nous le fassions depuis ce que nous sommes. Je ne parle pas ici de notre égo ni de nos blessures, de nos réparations, nos compensations, mais d'un lieu juste en nous-même.